Mot du Président 02 avril

Chers amis, chère frère et sœurs,

Nous nous doutions tous que le confinement serait prolongé, nous comprenons et accueillons avec solidarité cette demande du gouvernement. Nous soutenons également par notre respect des consignes de confinement les soignants luttant pour sauver les malades, qui sont souvent les plus fragiles et âgés.

Faut-il rappeler que selon l’épître de Jacques, la religion pure et sans tache, c’est l’assistance aux veuves, orphelins, pauvres ou étrangers. Combien de fois la Torah de Moïse martèle ce refrain d’aide aux veuves, orphelins, pauvres et étrangers. Dans l’Ancien comme le Nouveau testament, ils représentent les plus fragiles et vulnérables de nos société.

Bien sûr, ce virus ne peut en aucune façon être associé à la volonté de notre Père céleste. C’est une erreur grossière et une offense inexcusable de voir dans le drame et le deuil qui touchent nos pays, une action divine. Jacques, dans la même épître, écrit clairement, chapitre 1 verset 11 que Dieu ne peut être tenté par le mal et qu’il ne tente (éprouve ou discipline – autres traductions possibles) lui-même personne.

Prions pour que cette période trouble, quelle qu’en soit l’origine maléfique, consolide notre fidélité au Seigneur. Que notre attachement à l’amour du Père et à sa compassion pour l’humanité soient au centre de notre relation avec lui et avec les autres. Que notre enracinement dans sa parole soit renforcé.

Décentrons-nous de certaines peurs très égoïstes pour nous ouvrir à la souffrance du monde. Partageons, comme le décrit Jean dans son évangile au chapitre 3, l’amour de Dieu pour le monde. Soyons attentifs aux peurs irrationnelles qui pourraient nous troubler. Nos parents ont connu une guerre mondiale, nos grands-parents une autre, certains d’entre nous ont grandi pendant la guerre froide, toutes ces guerres ont généré tant d’interprétations qui se sont avérées infondées.

Dans son livre « La tragédie des siècles » au chapitre intitulé « Le temps de détresse »,  Ellen White alterne des mises en garde saisissantes avec des messages de confiance et d’espoir. À nous de savoir sur lesquels nous voulons nous arrêter et nous identifier. Je partage avec vous un de ses messages de réconfort, p. 679 : «  Le Seigneur oubliera-t-il son peuple à cette heure suprême ? Oublia-t-il le fidèle Noé, lorsque ses jugements fondirent sur le monde anti-diluvien ? Oublia-t-il Lot, lorsque le feu du ciel dévora les villes de la plaine ? Oublia-t-il Joseph en Égypte au milieu des idolâtres ? Oublia-t-il Élie menacé par Jézabel du sort qu’il avait fait subir aux prophètes de Baal ? Oublia-t-il Jérémie dans le puit fangeux qui lui servait de prison ? Oublia-t-il les trois jeunes Hébreux dans la fournaise ardente, ou Daniel dans la fosse aux lions ? Jérusalem disait : L’Éternel m’abandonne, le Seigneur m’oublie ! Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle allaite ? N’a-t-elle pas compassion du fruit de ses entrailles ? Quand elle l’oublierait, moi je ne t’oublierai point. Voici j’ai gravé ton nom sur mes mains ! » dit le Seigneur, l’Éternel.

 Laissez-moi évoquer une image en guise d’exemple : Avez-vous déjà roulé dans une tempête de neige, la nuit ?  L’attention est attirée pars les flocons de neige qui tombent, or il faut garder toute sa concentration sur la route ! Fixer son regard sur les flocons qui remplissent le pare-brise, c’est finir dans le fossé ; fixer la route ou le chemin, c’est garder le bon cap. Vous voyez ou je veux en venir, nous connaissons tous celui qui a dit : « Je suis le chemin mais aussi la vérité et enfin la vie » ! 

Que la confiance, l’espérance et le service caractérisent notre identité et notre présence au sein de nos quartiers et communes.

Je voudrais ici remercier pour leurs messages de soutien que nous avons reçus en ce moment tragique, les pasteurs Ted Wilson et Mario Brito, présidents respectivement de la Conférence Générale et de notre Division. Merci pour ces paroles empreintes de réconfort, fraternité et espoir. Vous pouvez les retrouver sur le site de l’Union franco-belge.

Nous exprimons aussi notre remerciement à toutes les initiatives de solidarité, de réconfort qui se concrétisent dans nos communautés. Merci pour l’organisation qui s’est créée pour offrir des espaces virtuels de soutien spirituel et de partage de la foi. Merci aussi à tous ceux qui ont continué par l’intermédiaire d’ADRA, l’agence adventiste de secours, à distribuer des denrées alimentaires aux plus démunis ou aux sans-abri. Merci à tous ceux qui se sont transformés en artisans couturiers pour la production de masques et de blouses, très utiles aux maisons de retraites, associations, mairies et même pour les policiers municipaux ! Nous lançons un appel pour que les nombreux bénévoles de nos associations humanitaires prennent contact avec les autres associations locales, là où les conditions ne permettent plus à nos services de fonctionner.

Enfin nous nous associons pleinement, comme Fédération, aux 100 jours de prière organisés par la Conférence Générale. Que cette communion mondiale, dans un esprit de prière tourné vers l’intercession, nous unisse et nous fortifie. Les méditations sont disponibles sur le site de l’Union.

Nous empruntons à l’épitre de Jude la bénédiction que nous invoquons sur chacun : « Or, à celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irréprochable et dans la joie, à Dieu seul sage et notre Sauveur, par Jésus Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et puissance, maintenant et dans tous les siècles ! Amen ! »

Daniel Monachini