Mot du Président 23 avril

Chers amis, cher frères et sœurs,

Le confinement a probablement commencé à produire des routines, des habitudes, mais aussi révéler certains besoins ou inquiétudes.

Dans son autobiographie, un homme dévoile comment son emprisonnement l’a aidé à se questionner sur sa situation, ses valeurs, ses besoins et ses ambitions. Avec beaucoup de conviction et sans fausse pudeur, il décrit ses années de prison, nous pourrions dire de confinement, sur Robben Island, dans son livre « Un long chemin vers la liberté ». Je parle bien-sûr de Nelson Mandela. Il cite d’ailleurs notre église, en évoquant notre choix de boycotter les lois de l’apartheid dans nos écoles. Cet homme, qui a passé injustement 27 années en prison, pour des revendications d’égalité raciale, est sorti d’une dure et difficile réclusion avec des valeurs de pardon, de réconciliation, de respect. Il aimait réciter ce célèbre poème de l’écrivain britannique William Henley, intitulé Invictus et qui se termine par ces vers :

« Je suis le maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme ! »

Dans cette situation de confinement, nous restons libres de conduire nos réflexions, notre destinée, nos âmes, au pied de la croix. Libres de laisser le Seigneur et sa Parole accompagner notre questionnement intérieur. Comment un homme, injustement emprisonné pendant 27 ans, est-il sorti de prison sans haine, rancune, ni soif de vengeance ? Mandela évoque des hommes qui l’ont impressionné comme Ghandi, ainsi que son parcours dans l’église protestante Wesleyenne et son rapport à la foi chrétienne. Pourrions-nous aussi témoigner d’une vision de la foi qui nous nourrit d’espérance, de confiance de certitude ? Quel type de foi personnelle et collective émergera du confinement ?

Serons-nous tournés vers l’espérance en la promesse du retour du Christ et de l’établissement prochain de son royaume de paix, de justice et d’amour ?

Moïse et Josué ont traversé un désert de privations, combats et obstacles en tous genres ; entourés d’ennemis et parfois accusés par de faux frères à l’intérieur du peuple. Pourtant, jamais ils n’ont perdu de vue la promesse de la terre promise. Canaan est resté, pour eux, l’objectif infaillible étape après étape ; parfois,  obstacle après obstacle. La promesse de la Canaan céleste reste-t-elle pour nous l’objectif suprême,  dont aucune tragédie ou pandémie ne peut nous détourner ?

Christ ne conseille pas à ses disciples de « douter et paniquer » mais bien de « veiller et prier ». Veiller en attendant l’aurore de son retour, et prier pour rester connectés avec celui qui revient, celui « qui était, qui est et qui vient » !

Jésus ne dit-il pas dans l’évangile de Mathieu chapitre 6 : « Qui de vous par ses inquiétudes peut ajouter une coudée à la durée de sa vie ? » et aussi : « Ne vous inquiétez pas du lendemain car le lendemain aura soin de lui-même. À chaque jour suffit sa peine ! ». Paul écrit aux Romains, chapitre 15 : « Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance par la puissance du Saint Esprit ».

Comme la semaine dernière, je voudrais particulièrement remercier certaines communautés qui prennent soin des plus isolés ou fragilisés par ce confinement. Ces messages de la Fédération deviennent un peu les messages de radio Londres qui pendant la deuxième guerre mondiale parlait aux groupes qui résistaient contre le malheur et l’injustice. Merci à l’église de Toulouse qui, en persévérant, a pu reprendre sa distribution de denrées alimentaires, des dizaines de familles sont aidées par vos soins. Merci à nos amis de Lyon Vendôme qui, eux aussi, ont pu reprendre ces distributions d’aliments et de chèques services. Un hommage particuliers à nos amis de l’église de Toulon qui, en respectant les gestes barrières, ont pu reprendre la visite des sans-abris dans les rues de la ville. Combien de visages retrouvent le sourire et l’espérance grâce à cette aide concrète pendant ces semaines si difficiles !

Nous remercions la faculté de théologie de Collonges qui a produit un numéro spécial de sa revue Servir, un ensemble de réflexions pertinentes y sont là proposées pour mieux comprendre et appréhender l’époque inattendue et surprenante que nous traversons. Ce document a été largement partagé sur les réseaux sociaux ; vous pouvez le retrouver auprès de vos pasteurs ou de la Faculté de théologie.

Restons en lien avec la chaîne mondiale des 100 jours de prières. Cette initiative nous unit avec des territoires parfois oubliés, et nous sensibilise à des besoins concrets pour  certains lieux ou institutions dont nous ne pouvions imaginer les nécessités. Les méditations, témoignages et appels à la prière sont disponibles sur le site de la Fédération ou de l’Union. Je partage avec vous cette citation sur la prière, elle nourrit mon besoin de cultiver une vie d’intercession : « Je crois dans la prière qui calme la tempête ; je crois dans la prière qui nous permet de traverser les tempêtes (souvent à genoux) et je crois surtout dans la prière qui suscite dans nos vies une force bien plus puissante que toutes les tempêtes ».

Partageons en guise de bénédiction cette magnifique promesse de Jean dans son Apocalypse, chapitre 22 :

 « Je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin, le premier et le dernier. Moi Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les églises. Je suis le rejeton et la postérité de David, l’étoile brillante du matin. Celui qui atteste ces choses dit : Oui je viens bientôt, Amen ! Viens Seigneur Jésus ! Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec vous tous ! Amen ».

Daniel Monachini